A mourir d’ennui [Alice]

Et voila, le cour le plus horrible de la journée… le sport… Pour nous, vampires, faire du sport avec des humains était d’un ennuie mortel… Heureusement pour nous, nous étions déjà morts… En plus, nous jouions au badminton… une chose sans intérêt. Dans le prolongement de mon bras se trouvait une étroite raquette et de l’autre côté du filet, un vrai rayon de soleil à elle toute seule, Alice… Heureusement qu’elle était là, car si j’avais eu la possibilité de dormir, je l’aurais déjà fais dès les premières minutes de ce cour poussiéreux. Nous nous envoyions le volant sans entrain, contrôlant notre force pour ne pas éveiller les, une vrai misère. Au bout de quelques passes, je le laissais tombé par terre délibérément, je n’aurais pas pu le louper car je le voyais arriver comme un éléphant dans un couloir de bureau… Mais si on se renvoyait le volant pendant 2h sans qu’il ne touche une seule fois le sol, on nous prendrait pour des professionnels à coup sur au mieux, pour des monstres au pire. Quant je ressentais que le prof nous dévisageait d’un air admiratif, je laissais tomber l’objectif pour le faire changer de terrain. Je me penchais pour attraper la chose blanche avant de dire à voix haute à ma partenaire.

-Trop forte Alice, tu m’as encore eu !

J’avais crié assez fort pour couvrir les autres bruits, même si je savais qu’en l’ayant murmuré elle l’aurait entendu, mais là encore, c’était pour donner le change au milieu de tout ces humains.

Et encore, heureusement pour nous que ce cour ne durait pas jusqu’à la fin de nos jours, sinon, on en aurait pour l’éternité. Je remarquais qu’elle louchait discrètement sur l’horloge… Je ressentais la même chose qu’elle… le temps passait lentement… Mais le prochain point serait pour moi… je ne voulais pas non plus la laisser gagner à chaque fois. Je murmurais donc de façon à ce qu’elle soit la seule à entendre mes paroles dans tout le tohu bohu qui régnait dans cette salle.

-Le prochain est pour moi !

Tous ces humains sentaient la transpiration… j’entendais leurs cœurs s’affoler sous l’effort, leur sang couler rapidement dans leurs veines. Alors que j’allais lui renvoyer le volant, une de nos camarades de classe s’érafla le genou en glissant sur le parquet ciré de la salle de sport. Le gymnase fut soudain envahi par l’odeur du sang. Ça aurait été imperceptible pour un humain, mais mon regard se figea tout de suite sur elle, devenant noir d’un coup… Je me raidis et laissais tomber la raquette au sol, faisant de même avec le volant avant de secouer la tête frénétiquement en murmurant à nouveau.

-Alice… Alice !

J’allais craquer, lui sauter dessus, mon pire cauchemar allait se réaliser, j’allais tuer cette fille, la vider de son sang. Je fis un pas vers elle, me laissant guider par mon instinct… Puis m’arrêtais. J’étais déchiré entre deux feux… Cette envie irrépressible de boire son sang qui goutait doucement sur le parquet, et le désir de ne pas faire souffrir Alice, qui avait confiance en moi.

Elle arrivait vers moi assez rapidement, mais je n’avais qu’une envie, l’envoyer promener et me ruer sur cette malheureuse qui chouinait sur son genoux… j’analysais rapidement mes possibilités, tuer tout le monde serait le plus simple, il n’y aurait pas de témoins comme ça. Mon cerveau fonctionnait à 200 à l’heur envisageant mes différents choix quand elle posa une main sur mon épaule, m’obligeant à la regarder, non pas par la force, mais par sa douceur.

J’accrochais mon regard noircie par l’envie dans le sien magnifiquement doré pendant un instant avant de grogner. Mes muscles étaient noués… ma gorge me brulait terriblement. Ne pas la voir ne changerait rien. J’arrêtais de respirer pour ne pas me donner plus envie de me jeter sur elle. Je murmurais à nouveau en posant ma propre main sur celle qu’elle avait posée sur mon épaule et me tournais vers la sortie la plus proche.

-Alice… sortons, je ne vais pas tenir très longtemps.

Ma voix était tendue, prête à céder à la tentation de la vider de son sang, chose que je regretterais plus tard à coup sur. Il valait mieux sortir, ne plus sentir cette odeur délicieusement alléchante qui me titillait furieusement de l’intérieur depuis que j’avais arrêté de respirer. Tout le monde était trop occupé à s’occuper de la fille qui larmoyait sur son genou alors qu’elle risquait bien pire à tout moment. Je fis un sourire malheureux à cette idée. Je la voyais déjà clairement étalé sur le parquet. Quand je vis mes yeux redevenir rouge, je me mis à marcher comme pour échapper à cette vision en direction de la sortie en tenant toujours Alice par la main et la trainant derrière moi.

Je ne regardais pas le prof, trop occupé à fuir cette odeur que je m’efforçais de ne pas sentir en bloquant ma respiration. Je lui lâchais la main le temps qu’elle lui réponde en levant les yeux au ciel, ne m’arrêtant pas de marcher vers une odeur plus pure tout en prenant soin de ne pas marcher trop vite pour ne pas éveiller les soupçons. Une fois dehors, je me remis à respirer en prenant la main d’Alice que j’avais lâchée dans ma fuite. Elle me demandait si j’allais mieux ? J’étais affamé maintenant… Je ne pouvais cependant pas partir avant la fin du sport… j’attendrais la fin des cours pour aller me nourrir, je subirais mon envie dehors…

-Au moins, l’air est pur.

Je ne voulais pas lui mentir, jamais… J’avais trop besoin d’elle et en même temps, je ne voulais pas lui faire de la peine. Je décidais donc de changer de sujet… au moins, j’avais réussi à ne pas lui sauter dessus, c’était déjà une bonne chose.

-Tu vas vraiment aller chercher l’infirmière pour une égratignure au genou ?

Elle s’était à peine raflé la peau et avait perdu quelques goutes de sang, elle n’en mourrait pas étant donnée que j‘avais quitté la pièce… L’inquiétude qui avait emplie le gymnase, c’était la mienne, ma peur de céder à la tentation du sang humain s’était propagé dans la salle comme une vague d’angoisse que les autres avaient mit sur le compte de la blessure de leur camarade.

Alice se mit à rigoler timidement, ce qui ne lui ressemblait pas vraiment, elle qui était un vrai rayon de soleil. Du coup, ça me fis sourire et c’est d’une voix un peu plus détendue que je lui répondis.

-Tu n’as pas vu ? Étrange, tu as du sentir par contre, cette délicieuse odeur… Hum.

Moi, je l'avais vu desuite, mon regard affuté avait été attiré par les mouvements lent de la créture sanglantes. J’arrêtais d’y penser, il valait mieux que j’évite si je ne voulais pas y retourner. Je serrais délicatement sa main dans la mienne, elle avait raison, il vaudrait mieux qu’on aille chasser tout de suite… de toute manière l’odeur du sang avait imprégné le gymnase, je ne pourrais pas y retourner, et Alice non plus, car si elle s’était maîtrisé, il ne fallait pas tenter le diable non plus.

-Oui, tu as raison, comme d’habitude, nous devrions y aller avant que je ne fasse demi-tour et que je ne la vide de son effluve vital…

Je regardais un instant derrière moi, avec envie, mais il ne valait mieux pas ce n’était vraiment pas raisonnable. Par contre, nous devrions peut être informer les autres de ne pas nous attendre à la sortie des cours… On allait leur laisser la voiture sinon Rosalie nous en voudrait à coup sur si elle devait rentrer à pied.

-On devrait partir à pied…

En plus nous étions en tenue de sport… j’espérais que personne ne remarque que nos affaires étaient toujours là. De toute manière Alice mettait rarement les mêmes vêtements deux fois de suite…

Si la petite princesse n’avais pas son carrosse pour la ramener, nous aurions de gros problèmes en rentrant… Rase nous arracherait les yeux à coup sur. A cette idée, je me détendis encore plus. Sentir la petite main d’Alice serrer la mienne me réconfortait à point tel que je n’étais même pas sur de devoir aller chasser… J’y étais allé il y a peu avec Edward et on s’était gavé comme de porcs… c’est juste que l’odeur du sang humain m’avait ouvert l’appétit et il valait mieux le combler.

-Bon on fait la course ?

Une fois avoir disparu dans les bois bien sur, sinon les humains allaient nous griller si on disparaissait du parking en un éclair. Autant prendre des précautions même si ils étaient censé être tous en cour… on venait d’échapper à un carnage d’humain dans le gymnase, autant ne pas tenter le diable.

-Une fois arrivé à la forêt, on décolle?

Elle se prenait au jeu elle aussi. Je lui souris, et accélérais le pas de façon à la suivre. Dés que nous arrivâmes à l’arbre, je me retournais pour voir si les humains ne pouvaient pas nous voir. Une fois avoir pris toutes les mesures de protections, je me mis à courir pour la rattraper, mais attendait quant même d’êtes assez éloigné des sentiers battus pour chasser. Car je savais bien que si je me mettais en chasse tout de suite, je retournerais chasser les humains.

-Alice attend moi !
Je courrais à toute allure ne faisant presque pas de bruit derrière moi. Quant je fus assez loin, je me concentrais sur ce qui avait derrière et autour de moi jusqu’à débusquer un troupeau de cerfs. Il n’y avait pas de gros prédateurs aussi bas dans la forêt.

-Alice, j’ai sentis des cerfs… Tu as sentis aussi ? on s’y rejoins ?

Nous n’étions plus à côté l’un de l’autre, mais il n’était pas bien dur de communiquer.

Elle était déjà sur leurs traces, c’était une petite rapide, je ne tardais pas à la rattraper en courant comme un dingue au travers des arbres sans en effleurer un seul. Je m’immobilisais en observant le troupeau. J’étais dans le contre sens du vent, et si moi je pouvais les sentir, eux ils ne pouvaient pas. D’un coup, je me jetais sur le mâle qui avait une magnifique ramure, enfonçant mes crocs acérés dans sa jugulaire. En moins d’une minute, je l’avais vidée de son sang, les biches du troupeau couraient en tout sens un peu désemparés par la mort de leur compagnon. Un fois avoir fini mon casse dalle, je le lâchais et me relevais en essuyant le coin de mes lèvres du sang qui pouvait y couler. De l’autre main, je lissais ma chemise qui n’avait pas un pli de travers. Je mangeais proprement contrairement à Emmett, qui avec les ours, préférait jouer au risque de sacrifier sa garde robe. J’avais encore faim, mais le troupeau s’était affolé, il faudrait donc chercher ailleurs, mais je voulais un met particulier. Je respirais donc l’air en me concentrant sur tout ce qui m’entourait.

-Alice… je vais m’éloigner un peu, j’ai sentis quelques renards plus profonds dans la forêt.

Je me mis à sauter de branche en branche comme un écureuil avec une légèreté silencieuse qui me permettait d’être totalement fondue dans la masse végétale dans laquelle j’évoluais.

J’entendis la voix d’Alice près de moi et lui souris, oui, j’avais gagné, mais elle était affamé, et elle désirait trouver quelques chose à se mettre sous la dent. Alors que je m’éloignais à la recherche de mes renards. Je ne tardais pas à les trouver. Pourtant, je ne leur sautais pas dessus, j’avais une espèce de fascination pour ces animaux. Je les trouvais tout d’abord adorable, mais également amusant… surtout les petits. Comme c’était une famille, je les regardais plutôt que de leur sauter dessus… Ils étaient tellement petits qu’ils n’avaient pas vraiment d’intérêt comestible… A peine un peu plus de sang qu’un lapin.

J’étais perché sur une branche quant une odeur d’ours envahis mes narines… Je fronçais les sourcils… un ours ? nous n’étions pas assez loin de la ville, alors je me concentrais sur celle-ci un peu soucieux en me rendant compte que mon petit lutin prévoyais de l’attaquer. Je sautais donc de ma branche en faisant décamper les renards et leurs petits dans leur terrier. Je me mis à courir vers l’ours, mais en me tenant à distance, je sentais les doutes d’Alice. Avait-elle peur d’affronter un ours ? pour elle, ce serait de la rigolade. Elle n’était pas obligé de jouer avec la nourriture comme Emmett le faisait… Celui-ci prenait un malin plaisir à se battre avec les grizzlis dont il s’abreuvait… Je me perchais donc sur une branche comme je l’avais fait avec les renards pour regarder ce qui allait se passer. Je savais qu’elle y arriverait, il fallait qu’elle ait un peu plus confiance en elle.

Je la regardais, me tardant de voir comment elle allait le réduire en miette sans déchirer sa tenue… Si elle la massacrait, ce ne serait qu’un spectacle plus appétissant pour moi. Je souris à cette idée. Je ne me lassais pas de la regarder, elle était si belle. Face à un ours, la différence de taille était impressionnante, mais je ne m’inquiétais pas, elle était largement capable de n’en faire qu’une bouchée, comme le redoutable prédateur qu’elle était.

Je ne lui parlais pas pour ne pas la perturber. J’étais donc debout sur la branche, l’épaule posé sur le tronc et les bras croisés contre mon torse, près à assister au combat, il manquait cependant quelque chose, un amuse gueule… quelque chose pour remplacer le pop corn des humains. Je ne faisais aucun bruit, laissant Alice mener son combat, il ne fallait pas qu’elle doute, elle en était largement capable.

Alice ne m’avait pas entendue arriver, je pouvais donc assister sans mal au spectacle, elle y allait comme si je n’étais pas là à la regarder. Elle s’en sortit très bien, mais pour une fois, la lutte qu’elle avait menée se répercutait sur ses vêtements. D’habitude, seul Emmett faisait un carnage, tout ça pour s’amuser avec sa nourriture. Quant elle eu finit et lâcha le corps sans vie de l’ours, je sautais de la branche où j’étais perché pour aller à sa rencontre.

Du bout des doigts, je touchais les lambeaux de tissus en souriant malicieusement. Je l’aurais bien aidée à achever son haut… mais nous aurions largement le temps cette nuit, il valait mieux rentrer maintenant avant que les autres s’inquiète en se demandant si oui où non nous n’avons pas sauté sur un randonneur.

-Charmante, heureusement que tu ne mets jamais les mêmes vêtements deux fois, par ce que là… ton haut est tout déchiré.

Je me penchais vers elle pour déposer un baisé passionné sur ses lèvres avant de la prendre par la main. Elle n’avait pas à se sentir mal à l’aise, elle n’avait que les manches déchirés, c’est pas comme si elle se promenait les seins à l’air, malheureusement… j’aurais bien aimé voir ça.

-Dommage qu’il ne le soit pas plus.

Je rigolais doucement en effleurant sa joue de ma main libre. En voulait-elle encore ? où voulait-elle rentrer maintenant pour qu’elle puisse se changer ?

En même temps, si elle avait voulu le remettre, elle aurait eu du mal, je lui souriais malicieusement, prêt à dire une connerie.

-Ne t’inquiète pas, je t’emmènerais faire du shoping à Paris si tu veux, tu pourras en acheter pour toute la famille, voila de quoi te remonter le moral non ?

Elle me rendit mon baisé, allant même jusqu’à le prolonger. Rosalie et Emmett étaient les plus démonstratifs dans leur amour, mais Alice et moi, nous étions comme connectés ensemble, comme si nous lisions l’un dans l’autre sans pour autant avoir de dons particuliers allant dans ce sens. A la fin de notre baisé, elle prononça trois mots que j’adorais.

-Je t’aime aussi.

J’appuyais ma joue contre ses lèvres avec avidité, comme si elle allait faire un baisé trop léger à mon goût. Je lui effleurais le bout du nez avec un air espiègle.

-Mon petit lutin, on a l’éternité pour dévaliser les magasins, je me demande pourquoi tu n’ouvre pas ton agence de mode… tu as tellement d’inspiration.

Ah oui tien, je n’avais pas pensé au fait qu’elle ne vieillissait pas… enfin, tout problème avait une solution, je réfléchissais une seconde en prenant des airs très inspiré. Mon visage s’illumina avant que je prenne son merveilleux visage entre mes mains pour l’embrasser.

-J’ai une idée ! tu pourrais cultiver ton anonymat, tu ne serais pas la première à entretenir le mystère.

Elle aurait forcément du sucée vu qu’elle avait beaucoup de goût. C’était une véritable artiste pour tout ce qui n’était pas vraiment important. Enfin, il fallait bien que nous nous trouvions chacun des occupations. Pour moi c’était les affaires, pour elle, la mode, pour Edward l’art et la culture, pour Rose et Emmett les voitures, bien que nous aimions tous ça dans la famille, pour Carlisle la médecine et pour Esmée la rénovation de bâtiments. Pourtant, un mots que mon amour employa me fit rire.

-Je pense que tu voulais dire qu’ils trouveraient bizarre que tu ne vieillisses pas, car grandir à 18 ans, pour les femmes en général c’est fini…

J’explosais de rire, je jouais sur les mots, mais ça m’amusais à vrai dire.

-Je te trouve très bien comme tu es, tout ce qui est petit est mignon.

Elle sautait de joie tandis que je la dévisageais, elle me trouvait intelligent juste pour ça ? Elle aurait très bien pu avoir cette idée toute seule. Je lui souriais amoureusement tandis qu’elle me serrait contre elle.

-Tu exagère, je suis certain que tu y aurais pensé toi aussi.

Bien sur que je savais ce qu’elle voulait dire, mais j’aimais bien la taquiner, c’était relativement marrent, et si j’avais dit que j’aimais ce qui était petit, c’était justement en pensant à elle.

-Et oui, comme toi, tu es la plus belle de petites choses.

Finalement, Alice ne pouvait pas attendre, il fallait qu’elle se lance dans sa nouvelle idée tout de suite, nous avions pourtant l’éternité. Je la suivais pour ne pas la retarder, caressant le dos de sa main avec mon pouce.

-Tu a l’éternité ma puce, on est pas obligé de courir, prenons notre temps.

Je la tirais en arrière en la bloquant contre un arbre. J’aimais la voir heureuse, mais j’avais envi d’autre chose à ce moment là, un petit câlin dans les bois.