Pleine lune [Rachel]

C’était la pleine lune ce soir, j’avais donc pris deux jours à l’hôpital pour me préparer, aller tôt dans la forêt pour ne pas risquer de me transformer en ville, et le lendemain pour récupérer, j’étais toujours crevé le lendemain et je dormais souvent toute l’après midi. J’étais plutôt emballé par cette pleine lune, j’avais rencontré plusieurs enfants de la lune à Forks, et je me disais que peut être, ils viendraient me retrouver dans la forêt, je ne parlais pas de Nick bien sur, lui, je ne voulais pas le voir, mais Wolfi et Ace, c’était différent, ils étaient gentils et amusant. Je me disais que peut être, Ace ne s’enfermerait pas je ne sais où, comme il le faisait habituellement, et qu’il viendrait avec moi se chamailler et jouer comme une meute de vrais loups pourrait le faire.

J’allais donc à pied jusqu’à la forêt et me déshabillais pendant que le soleil commençait à quitter notre côté de la terre. Quant la lune apparu derrière un nuage, je levais la tête vers l’astre qui représentait tellement dans ma vie. Je sentis mon corps se cambrer, puis mes membres se transformer graduellement pour finalement ne laisser qu’une énorme louve au pelage brun et les yeux fauves. J’tais aussi grande qu’un modificateur mâle. Je ne me souvenais pas quant J’avais croisé Jacob, mais il m’avait appris lui-même que je l’avais mit facilement KO, je me doutais donc que j’étais plus forte que lui, mais ça, pour moi, c’était évident, c’était dangereux pour eux de se changer en loup, surtout avec les vampires qui trainaient par ici et qui la plupart, craignaient les enfants de la lune, où voulaient s’en débarrasser pour plaire aux Volturi, et à Caïus plus particulièrement.

Je me mis donc à courir à travers bois, laissant mes vêtements suspendu à une branche, hurlant de temps à autre pour appeler mes semblables à me rejoindre pour cette nuit particulière où je me sentais moins seule pour une fois.

Tandis que je galopais dans la forêt, un bruit attira mon attention, je me dirigeais doucement vers ce bruit, en vrai prédateur, sans faire un seul bruit. Je posais mes pattes dans des endroits stratégiques, pas de feuilles morts, pas de brindilles. J’étais le silence incarné. Arrivé enfin vers le bruit, je remarquais une jeune femme entrain de crapaüter dans les bois. Elle glissait de temps en temps, mais ne tombait pas, je me contentais pour l’instant de la suivre et d’observer sa progression dans la forêt. A l’odeur, c’était une humaine. Sous cette forme, je ne me souvenais plus de qui j’étais sous forme humaine, où alors si, mais c’était tellement loin. Pour éviter que le loup ne revienne toutes les nuits, les nuits de pleines lunes, je le laissais entièrement prendre le dessus, comme ça, il était satisfait et ne demandais pas à sortir trop souvent. Il était maître de cette forme qui ne marchait qu’à l’instinct. Je regardais un instant le ciel. A part le bruit des pas de cette fille, il n’y avait aucun bruit… dommage, j’aurais bien retrouvé les autres enfants de la lune pour reconstituer un semblant de vie comme je l’avais autrefois. Quant je vivais parmi une dizaine de mes semblables, que nous n’avions pas besoin de nous contenir et où toutes les nuits étaient des parties de plaisir. Je reportais mon attention sur la fille, la suivant toujours a distance, avant de hurler à la lune, appelant encore une fois mes congénères à me rejoindre dans cette chasse. La nuit était vraiment propice à la promenade, on y voyait bien, pas besoin de pouvoir voir dans le noir pour se promener.

Personne ne répondit à mon hurlement, mais celui-ci avait alerté la demoiselle qui se demandait surement si un loup pouvait vraiment habiter dans cette forêt. Je me doutais pas que c’était la sœur de Jacob, mais même si je l’avais su, à ce moment là, ça n’avait aucune importance. Elle recommença à avancer finalement, tandis que je la contournais, ne perdant pas une miette de sa progression. Elle n’avançait pas vite, mais semblait avoir remarqué que les petits animaux de la forêt s’étaient échappé en m’entendant arriver, peine perdue, si je voulais les attraper je le ferais sans peine, mais pour l’instant, c’est elle qui m’intéressait. Je la contournais donc pour finalement lui faire face en grognant.
J’allais me la farcir cette donzelle, mais avant, je voulais jouer un peu. Quoi, jouer avec la nourriture ça ne se fait pas, mais j’avais envie, c’était plus fort que moi, incorrigible. Je faisais un pas vers elle, son visage ne me disait rien, tant mieux, je n’aurais pas de scrupules demain en me réveillant. Après tout c’était la vie. Si elle était habitué à la meute des loups de son frère, elle ne serrait pas surprise par ma taille, je faisais la même taille que Jacob, sauf que j’étais une femelle. Les mâles étaient encore plus grands, Les modificateurs auraient été vert en les voyants. Enfin, je ne voulais pas que Jacob croise Nick, il était tellement dangereux, pourtant, le loup en moi avait envie de le retrouver. Peut être parce qu’il était encore un des seuls à être en vie.

La jeune femme ne me vi pas tout de suite, elle était trop occupé à regarder en arrière. Pourtant, quant elle me vi, je pu voir une large gamme d’émotion passer sur son pauvre visage décomposé. La surprise la peur, puis la crainte. Et oui, elle allait mourir. Si elle montait à un arbre, il ne me serrait pas très dur de le déraciner, si elle courrait, je la rattraperais en effet très rapidement… dans tous les cas, elle était cuite. Dans mon regard, on voyait plein de choses, mais surtout, un éclat de détermination morbide. J’avais soif de sang et le sien serait largement à la hauteur de mes attentes. Je fis un pas vers elle, relevant mes babines pour lui montrer mes belles dents blanches, qui avaient un éclat particulier à la lueur de la lune. Je continuais à avancer vers elle, grognant pas à-coups, avant de prendre de l’élan et de galoper vers elle à grande vitesse, mes oreilles plaqués en arrière. Avant qu’elle n’ait pu faire un geste, je lui sautais dessus, la plaquant au sol avec force, grognant tellement fort qu’un filet de bave gicla sur son visage.

Et elle voulait de la musique en plus ? elle était exigeante, déjà, je la tuerais avant de la dépecer et de la manger, je n’étais pas sadique non plus. Elle ne pu s’empêcher de crier quant je la propulsais à terre. Mon poids sur elle aurait pu lui briser les os, elle avait de la chance quant même. Je reniflais un peu son visage, son odeur ne m’était pas inconnue, mais je m’en fichais. Après avoir bien grogné sur elle, je mordais dans sa chaire, m’apprêtant à la tuer proprement. Je la mordais au cou, pour être plus rapide dans sa mort, mais tandis que son sang coulait dans ma bouche, j’entendis un hurlement, un de mes semblables avait entendu mon cri que j’avais poussé quelques minutes avant, mais avait mit du temps à me répondre. Je lâchais la jeune fille, qui bien que la blessure soit sérieuse, respirait toujours, pour hurler à mon tour. Le hurlement me répondit à nouveau et je m’élançais pour aller à sa rencontre, laissant la jeune fille là. Mon occupation du moment avait été distraite par l’autre loup. C’était bien plus intéressant de jouer avec un de mes semblables que de dévorer une petite humaine. Je l’avais laissé vivante, sachant très bien ce qui adviendrait, mais je m’en fichais, au moins elle n’était pas morte, c’était bien non ? oh et en plus, je m’en fichais qu’elle devienne un enfant de la lune à son tour, le loup en moi n’avait qu’une envie, retrouver ses semblables.

J’avais patrouillé de 18h à 23h avec Sam, comme c’était la pleine lune, nous avions fait une ronde pour vérifier qu’aucun enfant de la lune ne se promenait dans la forêt. Nous en avions suivit un, un mâle, qui répondait de temps à autres à un hurlement. Nous étions à l’autre bout de l’autre loup, nous suivions de plus où moins loin le loup qui répondait à l’appel du premier. Mais finalement, une fois qu’ils se furent retrouvés, ils nous semèrent, nous rentrions donc avec Sam, j’avais laissé mes affaires chez lui, et donc mon portable dans la poche arrière de mon jean. Emily était déjà couché, je me rhabillais donc rapidement et sortais de chez lui, prenant le chemin de ma maison où je pensais moi aussi trouver une Rachel endormie genre belle au bois dormant. Je me faufilerais sans bruit près d’elle, je voyais déjà la scène. Mon portable était toujours dans ma poche arrière jusqu’à ce que je passe ma main dessus, par acquis de conscience, je le sortais de ma poche. C’était un vieux portable, ceux qui avaient les bords enrobés de caoutchouc pour plus de sécurités, ils pouvaient tomber par terre sans se casser, pour moi, c’était l’idéal, parce que ces machines ne faisaient jamais long feu avec moi. Bref, j’appuyais sur une touche et le portais à mon oreille pour écouter le seul message que j’avais. C’était Jake, il avait la voix tremblante, je mis un certain temps à comprendre qu’il parlait de ma Rachel… Il me disait qu’elle avait eu un accident si je comprenais bien, je me mis à trembler, il me disait de venir, oui, mais où ?

Par logique, j’allais d’abord à l’hôpital, galopant comme un dératé, manquant de me faire renverser par des voitures, mais il faut dire que courir au milieu de la route… c’était tout, sauf discret. Arrivé à l’accueil de l’hosto, je sautais littéralement sur la standardiste.

-Je cherche Rachel… Black, Rachel Black !
-… Non, nous n’avons personne de ce nom monsieur…
-Mais…

Je ne finissais pas ma phrase me remettant à courir, renversant une vieille dame en déambulateur qui se mit à pialer, sauf que je ne l’entendais pas, tout bourdonnait dans ma tête. Je courrais comme un âne jusqu’à notre maison, enfonçant la porte, trébuchant sur le tapis, regardant tout autour de moi en hurlant.

-RACHEL !!!!!

Pas de réponse, je ressortais à moitié à quatre patte, à moitié en courant, ne prenant pas la peine de refermer derrière moi. Je ne savais pas vraiment où j’allais, je courrais en tout sens… Pourquoi Jake ne m’avais pas dit où je devais aller… Si j’étais Jake, où serais-je allé ? J’allais tenter chez lui, je me remis donc à courir, heureusement que sa maison n’était pas très loin de la mienne. Il y avait de la lumière. Si Billy était là, il me renseignerait peut être. Je m’élançais vers la porte, l’ouvrant à la volé en hurlant, comme pour chez moi.

-RACHEL !!!!!!!!

Jake était là… Je me serais bien sentit soulagé si Rachel n’avait pas été inconscient sur le canapé. Au mon dieux, je me rapprochais sans arrêter de courir, cognant un buffet qui me fit perdre l’équilibre. Je tombais au sol, face contre terre avant de lever un regard de fou vers l’être que j’aimais le plus au monde. Mes yeux étaient injectés de sang. Non, je ne pouvais pas arriver trop tard, elle n’était as morte, ce n’était pas possible, je me redressais un peu, avançant à genoux vers elle, fixant la plaie de son cou sous le pansement. Je décrochais l’énorme pansement pour le remettre en place presque immédiatement. Ça ressemblait à une morsure de loup… qui avait pu la mordre… quelqu’un de la meute l’avait-il attaqué ? Je ne regardais pas Jacob, rien n’avait plus d’importance à part mon ange livide sur ce canapé. Je posais ma joue sur son ventre, restant un instant silencieux. Elle n’était pas froide, elle respirait encore.

-Ma chérie… Je suis là, tout va bien.

J’avais peur, vraiment peur, j’avais l’impression d’être dans une bulle et que mon monde s’effondrait, elle n’était pas bien là… elle ne pouvait pas mourir sur un canapé, ce n’était pas possible. Je la pris dans mes bras, circulant dans la maison sans faire attention à rien d’autre que nous. Je passais dans la chambre de Jake et la posais sur le lit, m’allongeant à côté d’elle, la prenant dans mes bras pour la tenir au chaud et la sentir vivante contre moi. Si elle mourrait, je la suivrais dans la tombe, pas question que je vive sans elle, ça n’avait aucun intérêt. J’avais mis près de 35 min à la retrouver, 35min perdu loin d’elle.

Oui j’étais là, je les écoutais pas les deux zouaves dans la pièce d’à côté. Rachel était entrain de mourir dans mes bras, et lui, il taillait une bavette avec sa Leah. J’avais presque envie de sortir de la chambre pour leur dire de nous laisser mourir en paix. Parce que oui, mon cœur s’était fendu en entendant le message que Jake m’avait laissé sur le répondeur. Chacune de mes respirations était dépendante de celle de Rachel. J’attendais qu’elle respire pour le faire à mon tour. Si elle arrêtait, j’arrêterais avec elle. Hors de question que je lui survive. Sans elle, le monde n’avait aucun sens et il était hors de question que j’y vive sans elle.

-Ma chérie, je suis là, je suis là… ne me quitte pas.

Je la berçais tendrement, je sentais son cœur battre normalement, non, elle ne mourrait pas, ce n’était pas possible. Je ne la voyais pas mourir, et puis, même si elle n’avait pas l’air bien en poing, elle n’avait pas l’air de vouloir mourir. Tant mieux. Je me mis à chantonner en continuant à la bercer. C'était ma mère qui me chantais cette chanson quant j'étais tout petit et qu'elle s'occupait encore de moi.

-Tu peux dormir le vent nous veille. Le vent qui va qui vient dehors. Son nid bercé l'aiglon sommeille. Ton cheval dort ton canard dort. Dans la maison de ton oreille. Un vieux rouet plein de merveilles. Rêve qu'il file quand il dort. Des laines d'or. Dors... Tu peux dormir la ville veille. Au bout du champ d'un arbre mort. La nuit sort plus jeune et plus vieille. Le loup plus loin le vent plus fort. Un train passe le hibou veille. Quelque grand navire appareille. Et le quai reste dans le port. Terre à Tribord. Dors… Tu peux dormir le temps nous veille. Une heure un siècle une heure encore. Chaque seconde a sa pareille. Ton rêve est l'envers du décor. Tu peux rêver l'horloge veille. Le miel du Temps cherche une abeille. Au fond du bois un ours s'endort. Il neige au Nord. Dors…

Je tournais la tête doucement vers la porte en les entendant parler. Jake voulait que Leah vienne me remonter le moral. Si quelqu’un passait le pas de la porte, il allait se faire rembarrer méchamment. Contrairement à ce que pensait Jake, il ne savait pas du tout ce que je ressentais, non, il n’en avait pas la moindre idée. Il n’avait pas sa moitié allongé à l’agonie sur son lit. Il ne pouvait pas comprendre que si Rachel mourrait, je mourrais avec elle. Nous étions liés à la vie, comme à la mort. Je sursautais quant il parla du docteur Cullen. Il ne voulait tout de même pas amener un vampire ici alors qu’il y avait du sang partout… il était complètement fou. Il faudrait me passer sur le corps pour ça. Je me levais doucement, fermais la porte à clef avant de mettre tous les meubles de la pièce à part le lit devant la porte pour la bloquer, je fermais les volets de la fenêtre si quelqu’un voulait rentrer, je serais forcément très vite averti. Je retournais me coucher ensuite, près de ma vie agonisante. Je ne laisserais personne s’approcher d’elle, surtout pas une sangsue, c’était hors de question. J’avais pas entendu ce que Leah avait dit, mais le fait qu’elle soit du même avis que moi ne m’aurais pas réconforté. Ça n’avait rien à voir avec Jake, ce n’était pas contre lui que je faisais ça. C’est juste que mon cerveau c’était un peu déconnecté sur le coup, j’étais prêt à n’importe quoi.