Premier jour, premier ennuis

Je n’étais pas allé en cour depuis un mois, mais en même temps, à peine revenu, je m’étais replongé dans cette routine agaçante. J’avais quitté la salle de classe et m’étais dirigé vers la cafétéria pour faire semblant de manger avec les membres de ma famille. Ce matin, j’avais vu Eric alpaguer une fille, ce qui m’avait fait sourire, à chaque nouvelle élève, il faisait le même cinéma, ça devait être génétique. Une fois avoir garni mon plateau d’une part de pizza, d’une pomme, d’une bouteille d’eau et d’une assiette remplis d’une bouillie indéfinissable que même les humains devaient avoir du mal à reconnaitre je commençais à me diriger vers notre table habituelle quant je me fis percuter de plein fouet. Etant plus rapide qu’un humain, j’avais eu le temps de retourner le plateau de façon à ce que ça soit la personne qui m’avait percuté que se retrouve avec le morceau de pizza collé sur son tee-shirt. Je relevais les yeux doucement sur lui, car je savais parfaitement qui il était. La petite brute du lycée qui se prenait pour un caïd.

Il se retourna prêt à hurler sur la nouvelle personne qui lui renversait son plateau dessus. Je regardais Carter, elle portait l’odeur de Junior, enfin, un peu, elle avait du le rencontrer il y a quelques jours, parce que cette odeur était très diffuse. Le caïd semblait vouloir la frapper.

-Non mais c’est quoi ce bordel ! Je vais te buter

Il était maintenant face à moi étant lui même surpris d’avoir crié sur un Cullen. Je tournais la tête pour constater qu’il n’y avait plus un bruit dans la cafétéria. C’était pas souvent qu’il se passait quelque chose et on s’attendais presque à une baston. J’envoyais une onde de peur à la petite brute, et il lâcha Carter avec un air penaud.

-Oh… Jasper, je suis désolé, je savais pas que c’était toi, je te repaye un plateau si tu veux…

-Je n’ais plus faim, mais je suis sur qu’elle sera ravi que tu en fasse de même pour elle.

Je parlais pour la gamine, moi, je ne jouais qu’à faire semblant, elle elle avait besoin de manger.

-Oui…

J’avais évité un bain de sang et ainsi, évité de devoir tuer tout le monde pour avoir vu le massacre que j’aurais causé. Je portais des verres de contacts marron qui imitait la couleur des yeux que j’avais d’habitude, Ambré. Dommage qu’Alice n’ait pas vu ça, ça nous aurais évité d’avoir à improviser. Elle était occupé en ce moment à surveiller son Junior…

Je regardais la grosse brute… c’est pas que les Cullen étaient respectées, c’est juste qu’on nous trouvaient bizarre et que les gens avaient un peu peur de nous. En plus mon don aidait, il aurait surement essayé de me frapper pour garder son statut de caïd si je ne lui avait pas envoyé une petite vague de frousse. La jeune fille se rapprocha de moi, un peu trop à mon goût, je reculais donc d’autant pour garder mes distances. Elle n’avait pas faim, libre à elle. Elle devrait quant même manger quelque chose. Je me baissais pour ramasser ma pomme qui n’avait pas l’air le moins du monde abimé et la lui tendis avec un regard qui ressemblais plus à un ordre qu’autre chose.

-Pour suivre les cours, il faut être en forme. Si tu ne mange rien tu va tourner de l’œil.

Je lui envoyais un sentiment d'assurance pour qu'elle ne se sente pas obligé de me coller por ça. Elle me remercia en espagnol, le professeur d’Espagnol ferait encore une tête de si pieds de longs en constatant qu’elle avait encore une élève qui parlait cette langue mieux qu’elle.

-De nada señorita ?

Et oui, si elle connaissait mon prénom, moi, je ne la connaissais pas, enfin, si, avec tous les bruits qui courraient, mais nous n’avions pas été présentés.

Elle prit la pomme sans rechigner et se présenta… Carter, très bien, je regardais autour de moi, j’étais le premier, mais les autres n’allaient pas tarder à me rejoindre. Je me mis à genoux pour ramasser le plateau et les débris d’assiette, mais déjà une femme de ménage arrivait pour nettoyer. Je me relevais en la couvrant d’un sourire et elle rougit. Chez nous, on était polie avec les employés, et en plus, on savait pertinemment que plus on était enjôleur avec eux, plus ils nous mangeaient dans la main.

-Enchanté Carter.

Pas de main tendue, ni rien. Quant elle parla de Junior, je me raidis un peu, au début, je ne l’aimais pas, mais petit à petit, je m’habituais à lui. Finalement, je l’aimais bien, surtout quant il était d’accord avec moi, en plus, je devais bien avouer qu’il était mignon. J’avais commencé à lui apprendre à lire et a écrire, à son âge ne pas savoir, ça craignait. J’avais sentit ce qu’Alice m’avait dit, il avait besoin d’amour ce petit gars, on allait lui en donner, enfin, si Rosy se remettait de la perte de la gamine que Jacob avait ramené chez elle.

-Ah, tu as rencontré Junior. Oui, mon nouveau petit frère.

C’était plutôt mon fils, vu qu’Alice ce considérait comme sa mère… même si officiellement on étais frère… Elle paraissait encore humaine pourtant, il avait su résister, c’était bien, j’étais assez fier de lui.

Je n’avais qu’une envie, la planter là et sortir de ce lieux malsain remplis d’odeur bien plus alléchantes que toute les nourritures du monde pour moi. Elle me demandait des nouvelles de Junior. Je la regardais avec une espèce d’irritation. Elle avait raccompagné Junior jusqu’à la maison, ben tien…

-Il va très bien, il est à la maison avec Esmée.

J’aurais du m’en douter que c’était elle l’humaine dont m’avais parlé ma mère. Enfin bref. Pour ce qui était d’Alice, c’était plutôt moi qui avais de la chance d’avoir une femme comme elle. J’étais bien heureux qu’elle soit venu me retrouver dans ce bar alors que je fuyais la pluie et la vie que je menais. Elle me manquait, et il me tardait qu’elle vienne me rejoindre pour faire face à toutes ces odeurs.

-Il va pas à l’école pour l’instant, le temps qu’il prenne le rythme, il travaille son retard avec notre mère.

J’avais remarqué que perler du petit la rendait joyeuse… comme quoi, il lui avait fais un super effet. Il marquait beaucoup les esprits… Moi ce qui m’inquiétait c’était son don… si il faisait surface en publique, c’était un peu gênant, il pouvait pas le cacher comme nous.

C’est pas que parler de Junior qui m’irritait, c’était l’effet que son odeur avait sur mes sens, puis me dire que Junior avait prit le risque de parler avec un humain, c’était de la folie… Esmée l’avait laissé seul assez longtemps pour qu’il puisse dévorer la jeune fille, ce n’était pas très rassurant…

-Oui, il a accumulé pas mal de retard, mais Esmée est une bonne prof et elle est très pédagogue, il va combler ses lacunes en moins de deux.

Et pourra aller manger ses petits camarades à l’école… Enfin, c’était une des hypothèses. Quant elle parla de la brute, je me rendis compte que du moment où le gars s’était éloigné les autres c’étaient remis à perler, mais que certains continuaient à nous regarder du coin de l’œil, c’était pas souvent que je parlais aussi longtemps à quelqu’un qui n’était pas de ma famille.

-Ça doit être ça… on es dans la même classe et la semaine dernière, on a fais lutte l’un contre l’autre…

J’avais pas voulu, préférant combattre contre quelqu’un de ma condition, Emmett ou Edward, mais bon, le prof ne m’avait pas laissé le choix.

-Comme je l’ai battu, il doit avoir peur que je lui mette la honte devant les autres.

Ça devrais lui suffire comme explication… je n’étais pas d’humeur à me lancer dans des grandes théories.

Je ne relevais pas le fait qu’elle perle encore de Junior… je sentais que si je continuais sur ce sujet, cette discussion n’en finirait pas. Je ne relevais pas non plus le fait que la brute n’était pas très courageuse… Aucune brute n’était courageuse, pour moi, ça reflétait plus un mal être qu’autre chose… une façon de sortir du lot. Pour seule réponse je faisais oui de la tête. Pour ce qui était du fait que les gens nous regardent, je haussais les épaules.

-Je ne suis pas du genre loquace, et je parle pas souvent à d’autres personnes que ma famille.

J’allais ensuite m’assoir en espérant qu’elle ne me suivrait pas jusqu’à notre place habituelle dans la cafeteria. Forks était peut être une petite ville, mais bon, les gens n’étaient pas du genre à rester chacun dans leur coins, bien sur qu’ils parlaient entre eux. J’espérais que les autres n’allaient pas tarder que je reste pas trop longtemps tout seul. Je n’aimais pas rester seul en présence de toute cette nourriture vivante qui m’appelait.

-Alice, où es-tu…

Alors que j’espérais avoir mis fin à la conversation en la plantant là pour m’assoir à notre table habituelle, mais je m’étais trompé, elle n’avait pas compris. Je levais les yeux au ciel quant elle s’assit à côté de moi et avais envie de grommeler et de l’envoyer valser plus loin, mais bon, il y avait un peu trop de monde là. Qu’es qu’elle était curieuse cette fille… elle le faisait exprès où quoi ?

-Je suis là depuis trois ans. Et les cours vont très bien.

Je ne relançais pas la discussion vu que j’avais envie qu’elle parte. Pourquoi fallait-il jouer les gens sympas alors que je ne le voulais pas le moins du monde. Je me tournais vers elle, la regardant et lui envoyant une vague de peur pour qu’elle me laisse tranquille. J’espérais que ça suffirait à la faire déguerpir et à arrêter de poser des questions.

-Hum, j’attends le reste de ma famille… c’est notre table.

Ça voulait dire en clair, t’es gentille, mais tu vas partir maintenant. Je lui souriais, un sourire qui pouvait paraitre effrayant. Il ne fallait pas trop lui faire peur, mais juste assez pour qu’elle s’éloigne de toi.

Bouh, mais elle comprenait rien cette pauvre fille… j’avais du mal à savoir comment Junior avait résisté à ne pas la mordre, honnêtement, elle était tellement collante. Non, je ne connaissais pas tout le monde, franchement, je me tenais un maximum à l’écart pour résister au mieux.

-Non.

Si elle comptait parler pour deux, c’était parfais car je ne comptais pas lui parler. La peur ne la rendait pas moins bavarde. Je posais mon coude sur la table puis mon menton sur mon poing fermé. Je tournais un visage blasé vers elle quant elle me demanda quant le reste de mes frères et sœur arriverait, car ça lui plairait de les rencontrer…

-Heu… les gens te regardent assez bizarrement comme ça. J’ai une certaine réputation et je compte la garder jusqu’à partir.

J’étais en dernière année. Rosalie, Emmett et moi passions pour être en dernière année, tandis qu’Alice et Edward en avant dernière année. Nous trois, nous allions faire croire que nous étions parti à l’université l’année prochaine. Moi j’irais surement en voyage, rendre visite à mes amis pendant quelques temps, et Rosy et Emmett partiraient en voyage en amoureux.

Je la regardais, j’allais vraiment la bouffer cette fille si elle me cherchait. J’avais une réputation de mec pas bavard qui ne trainait avec personne à part sa famille et sa chérie. Je n’avais aucune envie de continuer à lui parler.

-Je te l’ais dit, je ne suis ni sociable, ni bavard.

Je relevais la tête en voyant Emmett arriver. Sauver, j’espérais qu’elle allait se sentir mal à l’aise. Je fis une tête ironique à l’insinuation de mon cher frère.

-Non, c’est pas une amie, et elle allait partir.

Je fis un nouveau sourire de carnassier à Carter avant de regarder ma sœur arriver à son tour. Elle était censée être ma sœur jumelle, et Carter semblait beuguer sur elle. Ce qui me fis sourire.

-Salut Rosy, oui, t’as vu, on as une touriste…

Elle m’en voulait toujours, je le savais, mais ce que j’avais fait, je l’avais fait pour elle… et pour préserver notre famille. Je lui envoyais une vague qui pouvait s’assimiler à un calmant, enfin, de façon à l’apaiser pour qu’elle ne soit pas triste, mais en aucune façon qu’elle soit dans les vapes. J’espérais qu’elle allait partir en se sentant un peu encerclé.

Je regardais Carter en espérant qu’elle déguerpisse en vitesse, mais même pas. L’expression d’Emmett me fit sourire, on taillait une bavette, mais dans cette histoire, c’était Carter la bavette, et si elle continuait à me tanner, j’allais assurément m’en payer une tranche. J’écoutais les autres parler, Emmett se présenta pendant que Rosalie s’installait entre Emmett et moi et grignotait une carotte. Je haussais un sourcil quant mon frère parla de le semblant d’altercation que j’avais eu avec la petite brute pitoyable.

-Les nouvelles vont vite, figure toi qu’il a renversé mon plateau et m’a coupé l’appétit.

Rosalie disait que nous étions intimidant et je la regardais avec un léger sourire de fauve, oui, nous étions intimidants. Mais Carter, elle ne le trouvait pas évidement. Je relevais pas le fait qu’elle voulait faire de la paella… franchement, je ne mangeais jamais alors bon. Finalement, je me décidais à leur dire pourquoi je n’avais pas encore jeté proprement la demoiselle.

-Carter à rencontré Junior qui lui a visiblement tapé dans l’œil vu comment elle m’en parle.

Je tournais le regard vers la demoiselle.

-Rosalie est ma sœur jumelle, et la petite amie d’Emmett qui est notre frère adoptif.

Autant se lancer sur un sujet sans conséquence, l’agence matrimoniale de notre famille, ou alors, rester le centre de mire de toute la cafet et parler de notre caractère intimidant.